La vie secrète des limaces mérite qu'on s'y intéresse. Les limaces existent depuis 350 millions d'années, et ont évolué des escargots terrestres, venant eux-mêmes de la mer. Leur surnom "estomac sur pied" en grec leur colle à la peau.
Les gastéropodes sont pour la vie du sol ce que les abeilles sont pour les plantes à fleurs: un chaînon vital de l'écosystème.
Pourquoi le jardinier adore les vers de terre mais boude les escargots et les limaces?
Cultiver avec les limaces peut paraître fou en agriculture... et pourtant, voici des applications incongrues pour faire des limaces, des compagnons plutôt que des nuisibles. A chaque limace son rôle!
Après la lecture de cette article, vous ne regarderez plus les limaces comme avant. Vous allez même peut-être aimer les limaces! Limace léopard, limace banane, limace rose, limace bleu, jaune, orange, rouge, vert, noir, limace de mer... Bienvenue dans le monde fascinant et coloré des limaces.
Bientôt un nouvel article : Limaces et champignons, du biomimétisme chez les limaces.
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Cultiver avec les Limaces
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LA BIODIVERSITÉ DES LIMACES
Les familles de limaces
Les Limacidées - Mycophages, algues, champignons, lichens, détritus - Toute l'Europe Les Milacidées - Herbivores - Sud de l'Europe, parcs, jardins et cultures. Les Agriolimacidées - Herbivores avec une préférence pour les plantes chlorophyliennes. Les Arionidées - Herbivores, détritivores, cadavres - Toute l'Europe Les Boettgerillidées - Herbivores Sud est et nord Ouest de l'Europe Les Parmacellidées - Herbivores, Sud ouest et Nord-ouest de l'Europe. Les Testacélidées - Carnivores surtout les vers de terre, Méditerranée.
L'habitat des gastéropodes:
L'écosystème des limaces est plutôt celui des forêts fraîches et humides alors que les escargots supportent des stations ensoleillées et sèches grâce à la protection que leur procure leur coquille. Gardez à l'esprit que les limaces vivent dans la litière des forêts pour comprendre leur mode de vie et leur alimentation.
Les limaces prolifèrent dans les zones humides, ombragées et boisées dans une litière et un substrat carbonaté à tendance calcaire. On peut dénombrer jusqu'à une 40aine d'espèces dans une forêt de feuillus calcaire et moins d'une dizaine d'espèces dans une forêt de résineux au substrat acide. Le ph de l'eau compte également, les limaces préfèrent des eaux neutres à alcalines. Les escargots s'adaptent sur des sols humide à sec, plutôt calcicoles, ils ont besoin d'un sol riche en calcium pour constituer leur coquille. Ce sont des animaux à sang froid.
Les gastéropodes s'accommodent de micro habitats. Les limaces sont des animaux des forêts, des sous-bois et des zones humides. On les trouve aussi dans les pelouses, sur les berges et sous les rochers. Elles vivent aussi bien dans des milieux fortement anthropisés que dans des forêts de hautes montagnes comme dans les Alpes et les Pyrénées. Le microclimat d'un terrain aussi petit que quelques mètres carrés prévaut à un climat régional, on parle aussi d'un micro habitat.
Plus vous reconstituerez l'univers de la forêt, plus vous verrez évoluer la biodiversité de la malacofaune de votre substrat.
Les plus grands facteurs de perturbation dans la répartition des populations de limaces sont dus à l'agriculture, notamment sous serres, qui invite des espèces méridionales et non-indigènes dont certaines sont devenues problématiques pour les activités humaines; mais aussi et surtout le déboisement massif au profit d'espaces ouverts, de jardins et de parcs. Ce sont souvent ces espèces méridionales et invasives que vous retrouvez dans votre potager dont la terre provient de serres et contient parfois les oeufs. Le microhabitat d'un potager urbain ou rudéral leur sont particulièrement favorables.
Le rôle des limaces : la digestion de la nécromasse.
Toutes les gastéropodes ont une fonction écologique importante en intervenant dans le contrôle de la végétation et dans le recyclage de la nécromasse.
Le rôle majeur des limaces, et des gastéropodes en général, est de recycler la matière organique dès leur décomposition. Elle aident à lier le sol grâce à leur mucus et créent des galeries qui aérèrent et hydratent le sol.
Elles agissent lors de la prolifération des végétaux en régulant les effets de compétition. On peut aussi comprendre que lorsque des conditions optimales sont réunies pour la prolifération d'un végétal ou d'un champignon, il y a une recrudescence de matière organique biodisponible à digérer.
Elles accélèrent donc la circulation des nutriments et des minéraux dans le sol dans les conditions optimales. Les plantes sucent ces nutriments dans le sol grâce à leurs racines, avec l'assistance de bactéries et de mycélium, activent la production de chlorophylle et de sucres grâce à la photosyntèse, concentrent les minéraux dans leur liquide interstitiel... C'est pour cela que les limaces mangent des végétaux tout juste morts ou en phase de se flétrir, lorsqu'ils sont encore gorgés d'eau et de matière vitale. Les repas gourmands des limaces se transforment ainsi en un mulch prédigéré pour les micro organismes, qui vont à leur tour les réintégrer dans le topsol et l'enrichir.
La boucle est bouclée.
Les limaces luttent surtout contre le développement de parasites et de pathogènes en mangeant la matière en décomposition avant leur état de putréfaction et d'oxydation au contact de l'oxygène.
Nombre de nutriments et de vitamines s'oxydent en quelques minutes et certains disparaissent dans les heures qui suivent. C'est d'ailleurs pour cela que la majorité des mammifères broutent directement les feuilles et les herbes vivantes sur place.
Cela invite une fois de plus à s'interroger sur les réelles teneurs nutritives dans notre alimentation en circuit long et à conservation réfrigérée; et à privilégier l'achat chez le producteur, tôt le matin, qui cueille ses produits quelques minutes avant de les mettre sur l'étalage. La consommation d'une partie de ses aliments crus prend ici tout son sens.
Les gastéropodes sont capables de digérer la cellulose. La cellulose est un constituant végétal dans les plantes et les arbres ligneux, il est fibreux et spongieux. Seuls les champignons à mycélium brun (polypore essentiellement) et les gastéropodes sont capables de broyer la cellulose. Soit ils la broient en petites quantités comme les limaces, soit ils la digèrent pour la
transformer en carbone et en eau comme le font les champignons. Les gastéropodes peuvent donc aussi bien digérer du BRF humide, des arbres morts en décomposition, que du papier et du carton humide. Les limaces interviennent aussi en forêt sur les souches en décomposition après la mycodigestion d'un mycélium blanc ( amadouvier par exemple) qui digère la lignine mais laisse la cellulose.
Leur radula (bouche) leur permet de broyer la nourriture en très petites quantités dont vont pouvoir se nourrir tous les petits organismes du sol, principalement les bactéries et le mycélium.
Les spores des champignons, qui ne sont pas digérés par les limaces, voyagent ainsi dans un substrat idéal pour leur germination: sucres, protéines, carbone, humidité et mucus antioxydant et antiseptique. Autant dire que la limace est la mère nourricière de la microflore de votre jardin. Limace, mycélium, sol vivant: cela forme un tout.
S'il n'y avait pas de limaces, la Terre serait une immense poubelle morbide, putride et nauséabonde et la vie du sol serait mise à mal.
Les gastéropodes sont pour la vie du sol ce que les abeilles sont pour les plantes à fleurs: un chaînon vital de l'écosystème. Les limaces sont les médiatrices entre la rhizosphère et la mycosphère.
Le régime alimentaire des limaces : phytophage, mycophage, détritivore, nécrophage, carnivore.
Limace veut dire "estomac sur pied" en grec. Leur voracité vient surtout du fait qu'elles consomment beaucoup d'énergie pour se déplacer et qu'elle ont besoin de beaucoup d'eau pour sécréter leur mucus. Elles peuvent ingurgiter jusqu'à 50% de leur poids en une fois. Elles peuvent jeûner plusieurs jours. Elles parcourt en moyenne 3 m par jour à la quête de nourriture, à l'aube, au coucher du soleil ou à pendant la nuit, certaines peuvent parcourir 1,5 km en une nuit!
Le régime alimentaire des limaces est varié mais elles sont majoritairement mycophages et détritivores. Elles raffolent des champignons, des algues, des lichens, des fleurs, des fruits, des graines, des racines, des tubercules riches en amidon ou en inuline, des mousses...
Une évidence quand on comprend q'un champignon est en fait un réservoir d'eau, de minéraux et de substances nutritives. Un champignon contient 90% d'eau, les lichens, les algues et les mousses peuvent emmagasiner jusqu'à 300 fois leur volume de poids sec en eau, en 30 minutes! Une laitue ou un radis sont composés à 95% d'eau et une pomme de terre à 80%. Cette eau est minéralisée par le végétal ou l'organisme fongique.
Les limaces ne sont d'ailleurs pas sensibles aux mycotoxines. Leurs sucs digestifs contiennent de la péptide - une protéine d'acides aminées - qui lui permet de désinhiber les toxines des amanites par exemple, contrairement à l'homme, qui en meurt.
limace rouge Arion rufus
>>>Les limaces ne sont pas sensibles aux mycotoxines des champignons, grâce à une enzyme, la péptide. Elles font partie des organismes qui peuvent réguler les myxomycètes phytopathogènes.
phytophages - mangeuses de feuilles, d'algues, de lichens.
mycophages - mangeuses de champignons, de lichens carnivores - limaces mangeuses d'autres limaces, de verre de terre, d'autres invertébrés. détritivores - mangeuses de déchets, de cadavres (nécrophages) et d’excréments.
Certaines sont exclusivement herbivores comme la fameuse petite limace grise des jardins mais elles ne se sont pas exclusivement attirées par un légume plutôt qu'un autre, elles s'adaptent. Ce qui leur a valu le désamour du jardinier et des agriculteurs.
Les grosses limaces et les petites limaces grises consomment plutôt les plantes à la surface du sol et semblent attirées par des plantes déjà endommagées.
Contrairement aux idées reçues, leur alimentation est donc essentiellement constituée de petit bois tendre, de racines mortes, de feuilles mortes encore molles, de champignons, de lichens, de mousses et d'algues. Qui se nourrissent à leur tour de leurs déjections et de leur mucus. Elles affectionnent surtout tous les détritus, les matières en décomposition, inertes ou mortes. Toutes les limaces ne sont pas herbivores, certaines sont carnivores, et mangent même leurs congénères.
Un de leur met favori n'est donc pas vos salades - quoique très appétissantes- surtout lorsque la matière carbonée et organique viennent à manquer, comme les racines mortes des annuels dans le sol qu'il faut recycler pour rendre leurs éléments nutritifs de nouveau biodisponible. Tout compost frais et odorant aux fragrances fermentées, fruitées, maltées et sucrées attirera la gourmandise de vos limaces tout comme les restes d'un repas protéinés végétariens ou carnivores. Les limaces sont d'ailleurs sensibles au goût, les deux tentacules du bas autour de leur bouche leur permettent de capter les composés volatils.
Les limaces disposent d'une glande qui sécrète des composés chimiques volatils qui excitent leur partenaires lors d'un festin et aussi lors de la reproduction.
Le point commun entre les brassicacées, les oléagineux, les plantules, les champignons et les cadavres, est la composition riche en protides, en potassium et en vitamines, notamment la vitamine B1. Mais aussi en ferments.
les ferments des plantes
Les limaces ne produisent ni bile ni ferments digestifs pour digérer les aliments. Les glandes salivaires des limaces ne paraissent pas contenir de ferments digestifs. Le fonctionnement du foie des limaces s'apparente donc plus au fonctionnement du pancréas (voir étude à la fin de l'article).
Les ferments digestifs proviennent donc de la fermentation de la cellulose, qu'elles savent broyer, c'est ce qu'on appelle la fermentation diastasique.
Cette substance est fortement produite lors de la germination des céréales, notamment de l'orge, et lors de la fabrication de la bière. D'où cette folle attirance des limaces pour la bière et les produits maltés ou toute jeune pousse. Ce ferment permet aussi l'assimilation de la fécule de pomme de terre en la transformant en glycose.
Le ferment diastasique est un catalyseur biologique. Il permet la digestion des sucres, du glycose et de l'albumine - une protéine.
Les brassicacées contiennent en effet des ferments naturellement présents dans la plante. En quelques heures, une fermentation anaérobiose se produit à température ambiante et en condition humide - dans le corps de la limace puis dans les sécrétions entourées de mucus, elle est complète en 2 à 3 jours, et la conservation sous terre peut durer plusieurs années en améliorant la fermentation (C'est le même procédé qui est utilisé dans la nourriture fermentée et probiotique au Japon ou dans la vinification en fût). Ainsi les nutriments se conservent sans s'oxyder ni pourrir.
On comprend mieux ainsi l’appétence des limaces pour les plantules, les céréales, les choux et les radis, et le compost frais. Choux, carottes, navets, radis, moutarde, germe de blé ainsi prédigérés nourrissent la flore intestinale du solet des micro organismes qui digèrent les sécrétions des limaces. Les limaces sont de vraies cuisinières de salades probiotiques pour votre potager!
>>> clé de design : un pôle attractif riche en aliments fermentés à une distance raisonnable lors de la période des semis, permet d'attirer les limaces dans un spot ombragé et humide à plusieurs mètres de vos buttes potagères par exemple ou de votre serre à semis. Les limaces horticoles se déplacent peu, à peine 1m, si elles ont assez à manger sur place. D'autres parcourent en moyenne 3m pour chercher de la nourriture et jusqu'à 1,5km pour les loches les plus grandes. Les limaces se contentent d'un micro habitat. Si vous êtes amateur-trice d'hôtel à insectes, à vous d'imaginer à hôtel à gastéropodes ^^.
l'albumine:
Elle est un des constituant des oléagineux et des fabacées types fèves, haricots, pois, dans les graines et aussi dans les asperges. Les substances protéiques contenues dans les sucs des végétaux s'appellent de l'albumine végétale. Les limaces sécrètent de l'albumine dans leur mucus. L'albumine est aussi le composé du blanc d'oeuf, de la lymphe, de l'oeil et des substances cérébrales.
la thiamine:La thiamine (it. B1) est particulièrement abondante dans les parties vertes des végétaux, dans les oléagineux, les germes, le cuticule des céréales et les levures. La thiamine est un catalyseur biologique. C'est une co-enzyme qui agit dans la régulation de la température du corps et notamment dans la production de chaleur*. La thiamine participe à la synthèse des hydrates de carbone, des protéines et de l'achèvement de l'oxydation du glucose, contenu dans la majorité des aliments des limaces. La B1 est soluble dans l'eau.
(*)Rappelons que les limaces sont des animaux à sang froid, et qu'elles ne s'exposent pas au soleil ni aux UVS; nous émettons l'hypothèse que cela pourrait entrer dans les systèmes physiologiques de la limace pour réguler sa température corporelle.
Une antivitamine B1 est la thiaminase. Elle est contenue dans la fougère aigle et la prêle, une litière que haïssent les limaces par dessus tout!
limaces et toxines
Les mycotoxines n'ont pas d'effet sur les limaces, grâce à la production de peptide. Mais les limaces semblent plus sensibles à d'autres molécules. Les litières répulsives peuvent être utiles dans les périodes de semis, pour constituer des itinéraires répulsifs ou pour protéger une culture de champignons.
La litière de fougère aigle est la plus efficace et durable, à cause de la thiaminase, une antithiamine; et c'est une stimulante germinative pour les plantes.
Les limaces ne semblent pas non plus apprécier les épines de résineux encore vertes, qui contiennent de la résine de térébenthine et des terpènes, qui sont des hydrocarbures végétales. L'acidité du sol que provoquent les forêts de résineux entraîne une baisse de la population des limaces, surtout des escargots - qui ont besoin d'alcalinité pour la constitution de leur coquille. Une dizaine d'espèces de limaces seulement se plaisent à visiter les forêts de résineux, ce sont souvent des espèces montagnardes et endémiques de ces milieux.
Les limaces n'apprécient guère la litière de feuilles vertes de chêne. Les tanins pyrogalliques sont toxiques. Ils sont plus concentrés chez les chênes pubescents, les jeunes chênes, le feuillage vert et les glands verts. Les polyphénols contenus dans les tanins auraient une action proche des terpènes des résineux, des hydrocarbures végétales. De manière générale, les tanins contenus dans les feuilles et les glands, jusqu'à 8% ou 10%, inhibent les enzymes digestives des organismes. J'avais expérimenté cette litière dans le potager urbain, dans des bacs; cela convient pour quelques jours uniquement. Les feuilles flétrissent vite et les tanins sont solubles dans l'eau. En quelques semaines votre mulch devient une litière couveuse^^, comme en forêt.
J'ai déjà observé le cadavre de limaces aventurières qui ont dégusté de jeunes chanterelles et aussi des gousses de robinier faux acacias. Les limaces semblent donc sensibles aux hétérosides cyanogénétiques contenus dans les fabacées toxiques et aux phytotoxines contenues dans le robinier et le ricin.
Les gousses de robinier contiennent une substance phyto-hémagglutinine, cad qui détruit les globules rouges, au goût de réglisse mais toxique, proches de celles que renferment le ricin. Ils contiennent aussi de l'acide phytique, comme toutes les fabacées. Toutes les parties du robinier sont toxiques, et émétiques, les fleurs n'en contiennent que de très faible quantité, l'écorce et les racines sont les plus toxiques. Un mulch de feuilles de robiniers, de brf d'écorce de robinier ou un couvert de gousses de robinier est envisageable, ainsi que d'autres gousses de fabacées comme le genêt, la cytise, ou encore les glycines. Je ne vois quasiment aucune limace sur le sol des bois d'acacia, l'ambiance est un peu spéciale. Les cadavres de ces pauvres limaces étaient tous contractés, avec des tâches de sang.
Les limaces s'attaquent aux girolles, qui peuvent se manger crues, mais ne s'attaquent pas aux chanterelles, ou qu'une fois flétries, ni aux xylaires et encore moins aux trompettes des morts, dégustées par les scarabées.
Suite aux recherches sur l'inappétence des limaces aux trompettes des morts, aux chanterelles et aux xylaires polymorphes, nous avons appris que les trompettes des morts contiendraient une quantité notable de zinc, ce qui conférerait au champignon sa couleur noire (Alain Tardif). Le zinc, suite à l'hydrolyse dans l'organisme, se transforme en oxyde de zinc. Les trompettes des morts ont aussi un effet inhibiteur sur les enzymes digestives. (à suivre...)
Mieux comprendre la vie des limaces pour arrêter de les chasser, de les éliminer, de les disséquer ou d'inventer je ne sais quel poison.
En faisant des recherches, on trouve des "expériences ", des procédés agricoles et des produits vraiment horrifiants, tous plus "scientifiques" ou "biologiques" les uns que les autres.
Notre science repose encore sur une barbarie révoltante concernant la vie animale. Et l'héliciculture - l'élevage d'escargot - ne vaut pas mieux. Si vous saviez comment sont préparés les escargots, ou les moules, j'espère que vous ne cautionnerez plus jamais une telle tradition alimentaire. Les escargots vivent dans des caves sur des planches en bois dans des conditions dénaturés, sont affamés avec de la poudre de calcaire pendant 15 jours jusqu'à purge complète de leur système digestif, puis dégorgés vivants dans du sel et meurent lentement dans une atroce souffrance et des cris à vous donner envie de vomir. Imaginez seulement!
Pour infos, les oeufs d'escargots petit-gris sont comestibles et viennent concurrencer le caviar d'esturgeon dans les restaurants de luxe. Quant aux oeufs des limaces, ils sont potentiellement comestibles MAIS du fait du régime alimentaire de nombreuses plantes et champignons mortels, ils sont considérés comme toxiques.
ECOLOGIE DES LIMACES
Les limaces de France et d'Europe:
Les Gastéropodes sont hermaphrodites. Les limaces passent la majorité de leur temps sous terre. Elles y vivent, y mangent et y pondent. Elles y déposent environ 100 à 200 oeufs jusqu'à 6 fois par an, soit 1200 petites limaces potentielles pondus par limace. Les conditions d'humidité déterminent l'éclosion. Dans de bonnes conditions, les oeufs éclosent en 15 jours. Mais en temps de sécheresse, ils peuvent rester au stade d'oeufs pendant plusieurs années. Elles ne sortent en surface que 5 à 10% de leur temps.
La limace des jardins Arion hortensis et les limaces grises sont herbivores polyphages: graminées fourragères, légumineuses fourragères, pois, colza, maïs, jeune pousse de tournesol ou de courge, fraise, betterave, carotte, radis, endive, salade, choux, tomate, pomme de terre et même le tabac. Elles se déplacent très peu. Elles mangent surtout les parties tendres des feuilles entre les nervures (aspect dentelé) mais aussi les tubercules (petits trous). On la trouve sous les pierres, au pied des murs, sous les feuilles mortes. Une espèce est originaire des bois montagneux (Arion alpinus) et une autre espèce vit dans les vieilles forêt de France Arion silvaticus, elle est en voie de disparition à cause de l'éradication de son milieu d'origine. En période de sécheresse, les petites limaces vivent plutôt dans le sol et grignotent alors les parties souterraines des plantes ou les champignons poussant sur des végétaux en décomposition. Elles pont une à deux fois par an, au printemps et à l'automne, environ 300 oeufs par ponte. C'est une excellente candidate pour votre compost car elles ne se déplacent pas si elles trouvent à manger sur place.
Limace brun rouge - Arion rufus
Les limaces rouges Arion rufussont herbivores, mycophages et carnivores. Elles est présente dans les forêts et les bois humides. C'est une excellente candidate pour votre compost.
Limace tigrée - Limax cinereonegra.
Les limaces tigréesLimax cinereoniger se nourrissent d'algues, de champignons et de racines mortes, de bois morts. Elles vivent surtout en forêt, y compris de conifères. Elles semblent éviter les bois cultivés type sylviculture.
limace léopard Limax Maximus
La limace léopardLimax maximus se nourrit de végétation tendre comme les plantes mortes ou fanées, les champignons, la mousse, le bois mort, les vers, les racines ainsi que ses propres congénères lorsqu’ils sont sans vie. Son espérance de vie est de deux ans et demi à trois ans. Elle est essentiel à l'équilibre de votre potager et esthétiquement très belle à regarder.
Les limaces noiresArion ater sont essentiellement mycophages et détritivores, elles mangent aussi les charognes, les excréments, les plantes pourries ou fraîches. Elle est très commune sur les chemins forestiers ou dans les fossés, notamment sous les feuillus ou en montagne. Elle est essentielle pour gérer la nécromasse de votre verger. C'est une excellente candidate composteur pour recycler vos toilettes sèches ou vos déchets de cuisine issus de vos plats de viande.
Source : guide naturaliste delachaux "escargots et limaces d'Europe" Toute la liste des limaces sur wikipedia.
festin et accouplement sur une poussée de russules.
Le mucus
Le mucus est un lubrifiant issu d'une glande dans le pied des gastéropodes; il est essentiellement composé d'eau. Les limaces mangent beaucoup de plantes fraîches ou juste flétries pour l'eau qu'elles contiennent ce qui lui permet de s'hydrater et de produire ce mucus pour se déplacer. Cette matière organique collante est composée d'eau essentiellement, de glycoprotéines, sucre et protéines, qui vont permettre au sol de s'agglomérer; il est élastique se contracte en séchant et s'étire en s'hydratant. Le mucus des gastéropodes, mais aussi toutes les substances agglomérnates des lombrics, garantissent l'équilibre du complexe argilo-humique qui maintient ensemble l'argile, les limons et l'humus. Le mucus et les excréments des limaces sont essentiels à la bonne santé de votre potager, notamment pour nourrir la vie du sol et activer la régénération de la matière organique.
Le mucus a des vertus médicinales, anticoagulantes et cicatrisantes pour les plantes qu'elles grignotent, comme un film protecteur sur la blessure - le dépôt simultané pendant le grignotage empêche l'oxydation de la plante par l'oxygène et empêche la fuite des solutés de la plante le temps qu'elle cicatrise, il est hydrofuge!
Avez-vous déjà essayé de vous laver les mains à l'eau après avoir fait glisser des limaces sur vos mains? Impossible à laver à part se frotter avec du sable.
Le mucus des escargots est un peu différent: il est hydratant, reconstituant cellulaire et cicatrisant (collagène)- mais pas collant : la peau l'absorbe sans résidus collants.
Le mucus des limaces a même été utilisé en médecine pour réaliser des sirops contre la toux. Ils contiennent aussi des éléments chimiques qui permettent aux gastéropodes de trouver le chemin des repas mais qui sont extrêmement désagréables pour les prédateurs, parfois toxique lorsqu'il contient des résidus de toxines des champignons ingurgités ou des restes qui auraient adhéré à son pied.
soin du visage aux escargots de Bourgogne
APPLICATION EN PERMACULTURE
Comment cultiver avec les limaces?
reportage de terrain en cours.
Des Limaces et des Champignons
extrait:
Mes expérimentations avec les limaces depuis 2011 :
Butte en mycogardening en zone humide
Gestion de nécromasse de légumes (zone humide, expo nord, jardin et verger)
Inoculation de spores de champignons (saprophytes) en zone urbaine (pot de fleurs, potager en carré, jardin, verger, terrasses forestières)
Inoculation de spores de champignons (symbiotiques) en zone forestière
Potager forestier
Bientôt plus d'infos ...
Des Limaces et des Champignons
bientôt
LA BIO INDICATION DES GASTEROPODES
Les Limaces et les gastéropodes en général sont des organismes bio-inidcateur de l'équilibre de la matière organique. Lorsque la biodiversité entre la faune, la flore et la fonge est respecté au jardin, les gastéropodes font partie d'un réseau alimentaire sain, leur nombre se régule, même sur une butte. Les Limaces passent 90% à 95% de leur vie dans le sol et sortent en surface seulement le reste du temps. Pour une limace en surface, il y en a surement 3 ou 4 fois plus sous terre. C'est un bon moyen pour évaluer la population de votre jardin.
Voici une photo de ma protégée, une limace léopard sur une butte potagère. Mais je la vois rarement en surface, même quand il pleut. L'autre jour, j'ai oublié quelques champignons sur l'étagère du cabanon, à l'autre bout du jardin. Le lendemain, 3 sillons luisants de trois limaces léopards qui ont traversé tout le jardin, passez les buttes maraîchères, pour venir se régaler de ces champignons. Faites le test: placer un tronçon de bois vertical au milieu du jardin, comme un hôtel, et laisser des restes de champignons; vous pouvez être sûrs que le lendemain matin, tous les sillons mènent au champignon.
Toutes les limaces sont mycophages et détritivores avant atout. Elles s'intéressent aux plantes chlorophylliennes lorsqu'elles sont faibles, stressées, fanées ou malades, ou aux jeunes pousses. Les composées volatils que les plantes émettent en situation de stress excitent les papilles de nos éboueuses. Quant aux jeunes plants, le grignotage stimule leur croissance et la ramification; vous n'avez pas besoin de pincer vos plantes pour qu'elles se ramifient, c'est le rôle des herbivores, des chevreuils et des limaces.
Dans les buttes, salades, radis, basilic et autres plantes chlorophylliennes se portent très bien et seules les feuilles abîmées et nécrosées traînant sur le sol sont grignotées. Elles préfèrent grimper sur les bâtons, les écorces de bois recouvert de lichens, déguster les fibres des jus frais du matin, grignoter l'herbe germée des céréales sauvages de la butte (brachypode, fromental, houlque, brome, avoine), broyer les copeaux de bois, déguster des myxomycètes, grignoter les restes des champignons que je lui ramène de la forêt en espérant qu'elles ramènent sous terre les spores des champignons de la cueillette de la veille.
Le mycocompost est à la fois pour rassasier les gastéropodes de la butte, nourrir les micro organismes et surtout aider le mycélium à développer un réseau fongique et à mycorhizer les légumes et les arbustes. Les bactéries aérobies et anaérobies digèrent la surface et l'intérieur des matières. Le font du pot en céramique est ouvert et directement en contact avec le coeur de la butte, où le mycélium de la terre peut venir capter des nutriments minéralisés par les bactéries. Le mycélium vient généralement se mettre tout autour du pot, juste sous la surface, et fructifie de manière expansive dans toute la butte à partir du mycocompost. Il y a donc une alternance et une complémentarité entre les cycles de l'azote, de l'ammoniaque et du carbone.
Le mycocompost, l'essayer, c'est l'adopter.
mycocompost
Si votre jardin est envahi de limaces en surface, et que tous vos légumes feuilles ou racines sont dévorés, cela peut témoigner de:
_ un manque de matière en décomposition à grignoter, ce qui est souvent le cas des jardins trop bien rangés et désherbés. Les limaces se rabattent donc sur vos plantes vertes.
_un manque de matière organique en décomposition dans le sol. Là aussi, souvent provoqué par un jardinier trop maniaque qui arrache toutes les herbes avec les racines dont se nourrissent normalement les limaces.
_ un excès de matière en décomposition en surface ou d'humidité, qui les attirent et les excitent au point de noyer leur odorat entre plantes en fermentation et plantes vertes en pleine santé.
_ votre végétation est stressée, malades ou infectée. coupes, tailles et tontes excessives.
_ une humidité excessive du substrat, comme dans les serres.
_ une faible richesse fongique de votre sol, aliment préféré des limaces._ une faible biodiversité des organismes fongiques (champignons), lichéniques (lichens) et bryophytes (mousses).
_ il s'agit bien souvent aussi d'un manque de faune sauvage pour les réguler comme les oiseaux, les petits mammifères et les amphibiens... comme dans les serres dont toutes les musaraignes et campagnols sont chassés.
Plus vous désertifierez le chemin jusqu'à vos salades, plus les limaces s'attaqueront à vos légumes, à défaut de compost frais. Il est donc essentiel de designer des micro habitats pour les gastéropodes.
Solutions: Si vos limaces mangent vos salades, c'est qu'elles sont affamées et assoiffées. Donnez à manger à vos limaces et laissez une coupelle d'eau. Réintégrez des algues, des lichens, des champignons, des déchets verts de fruits et de légumes, surtout de brassicacées. Ces détritus du jour nourriront jusqu'à plus soif vos limaces qui ne seront pas obligées de se rabattre sur vos plantes vertes. Autre astuce pendant les semis, vous pouvez jouer des litières répulsives. Mais aussi de barrières coupe-faim: semez une graminée ou des pois tout autour de votre butte, zone potagère etc, pour qu'elles aient suffisamment à manger avant de toucher aux plantules, et faites un paillis répulsifs de fougère aigle, de sciure de robinier ou de feuilles vertes de chêne, ou les 3 selon vos ressources. Vous êtes parés!
En retour, elles fournissent de la matière organique, des fertilisants, de la glomérine, équilibre le ph du sol, créer de l'humus, des galeries dans votre butte, elles mangent les racines des annuelles mortes qui libèrent le place pour les nouvelles générations. Elles permettront à la flore fongique de venir re coloniser votre sol dans les années à venir. Les effets positifs sont bien réels.
LES REGULATEURS
Leurs prédateurs naturels sont les oiseaux, les carabes, les staphylins, les orvets, les serpents, les lézards, les salamandres, les grenouilles, les hérissons, les araignées, les nématodes.
Vous pouvez toujours nourrir les oies, les canards, les poules, les hérissons et les crapauds de la marre si ces magnifiques petits animaux vous dégoûtent toujours autant. Les poules picorent les limaces et les déchiquettent lorsqu'elles ne trouvent pas de vers; et dégustent volontier les petites limaces. Elles sont de redoutables prédateurs, elles peuvent tuer des souris (dont elles ne mangent que la tête et la chair, laissant les organes, qui sont infestés de parasites), des orvets et même s'organiser en meute pour chasser et tuer une vipère.
Les lézards mangent les oeufs de limaces; les pierres ont donc double fonction: un abri pour les limaces, un transat pour les lézards. Les carabes dévorent les cadavres de limaces. Le hérisson et le crapaud restent surement les animaux les plus à même de réguler les limaces, car leur habitat et leur rythme de vie coïncident avec celui des limaces: ils sortent à l'aube, au crépuscule et chasse durant la nuit.
Et le verre luisant, le lampyre, les carabes, les sylphides et coléoptères dégustent des dizaines de gastéropodes, escargots et limaces.
Avec un peu d'observation, regardez aussi la biodiversité de vos limaces. Si un seul type de limace est présent, regardez son régime alimentaire, il vous donnera une idée des excès et des carences dans votre sol. Si vous avez trop de limaces herbivores en surface, rééquilibrez le rapport matière organique carbonée/matière azotée, votre potager est surement trop riche en azote donc en plantes annuelles et en plantes à feuilles. Réintroduisez des matières organiques animales et carbonées, des plantes pérennes, des arbustes fruitiers, des plantes sauvages au système racinaire superficiel ou pivot sucré et protéinés etc... Récoltez ensuite des limaces détritivores et carnivores en forêt.
Si les escargots sont peu nombreux, les ressources en calcium sur votre terrain ou dans votre végétation sont faibles car il est essentiel pour constituer leur coquille.
DESIGN D'OMBRE ET D'HUMIDITE
En design, concevez des allées et des bosquets secs ou humides pour choisir de guider les déplacements des limaces: les allées et les chemins de bois, de pierres ou des planches sont idéales. Vous pouvez les inviter à rester dans une zone en particulier, ombragée et humide du jardin, dans lequel vous laissez herbes folles, astéracées et brassicacées sauvages, plantes à grandes feuilles, mousses et compost. Et limiter l'accès à d'autres zones par des allées ou des plages de sable sur lequel elles ne peuvent pas glisser.
Installez aussi des hôtels à insectes, une haie fruitière et une marre pour accueillir oiseaux, carabes, hérissons et serpents qui réguleront la population des limaces. Ils trouveront refuge, eau et nourriture pour s'installer durablement.
Pensez à installer des pierres, du BRF, du compost qui va fournir une nourriture préférentielle aux limaces, plutôt que vos jeunes pousses. Plantez des annuelles dans votre verger et des bosquets de graminées sauvages, elles vont pouvoir se nourrir de leurs racines et améliorer la biomasse carbone de votre sol tout en l'aérant et en facilitant le drainage. Au verger, les limaces, les escargots comme les vers de terre ont le même rôle et sont les bienvenus. Vous pouvez même les récolter sous des planches et les mettre dans un limaxcomposteur.
Après le lombricomposteur, le limaxcomposteur
Nourrir les limaces plutôt que de les éliminer peut paraître fou... et pourtant, voici des applications biodynamiques incongrues au potager pour cultiver AVEC des limaces et les escargots. La clé: donnez à manger à vos limaces, oui, vous avez bien lu. A chaque limace son rôle! STOP à la lutte contre les limaces.
le limax compost pour végétaux
le limax compost pour toilettes sèches
le limax compagnonnage pour protéger vos salades.
Le rôle écologique des limaces dans le biotope de votre jardin
Les limaces fournissent une nourriture essentielle aux mousses, aux lichens et aux micro-organismes qui se nourrissent de leur mucus et de leur déjections.
Les gastéropodes, limaces et escargots, sont générateurs d'humus, comme les vers de terre.
Les vers de terre sont très sensibles et ne colonisent que les terres argileuses déjà bien équilibrée.
Les escargots colonisent les espaces rudéraux et s'adaptent à peu près à tous les écosystèmes dès qu'il y a un peu d'ombre et d'humidité. Lors d'un incendie en forêt, ils sont les premiers à décomposer la matière morte, les cadavres et les jeunes pousses végétales pour permettre à la matière organique de se recycler.
Les limaces noires, et d'autres, se nourrissent de détritus, de cadavres et de matières fécales. Les limaces rouges, marron et tigrée décomposent les sous bois, feuilles, champignons, organismes inertes; elles peuvent être carnivores. Les limaces tigrées peuvent être prédatrices. Les limaces blanches, grises et beiges sont herbivores, elles décomposent la matière végétale, notamment la cellulose. Elles permettent ainsi à la matière en décomposition d'être digérée rapidement à tous les stades avant de pourrir et que les bactéries "pathogènes" ne se développent et ne s'attaquent aux plantes saines.
Les Limaces adorent les algues et les myxomycètes! Les limaces agissent efficacement à réguler la propagation des pourritures dans les milieux à forte humidité, comme le mildiou (qui est une algue et non un champignon - c'est pour ça que les composés soufrés comme la bouillie bordelaise agissent mais pas les fongicides), la pourriture des framboisiers ou des tomates.
Elles participent aussi à la dissémination des spores des champignons dans leur mucus -riche en sucre, en eau et en protéines (nutriments de base du mycélium pour sa croissance) et leurs excréments.
Leur mobilité leur permet de se déplacer aussi bien sur le sol, sur les tiges, les feuilles que sur les troncs d'arbres. Elles peuvent parcourir jusqu'à 1,5 km en une nuit. Cette mobilité est accrue chez les limaces, comparée aux escargots, qui sont plus libres dans leur mouvements sans coquille pour évoluer dans leur environnement.
Les escargots résistent mieux à la sécheresse et aux prédateurs grâce à leur coquille. Ils peuvent se recroqueviller et fermer leur maison grâce à un opercule. Ils peuvent survivre ainsi pendant 4 ans. Et il n'est pas rare de les observer sur des murs exposés en plein soleil. Mais la plupart du temps, ils restent sur le sol, sous les feuilles ou même dans le sol, notamment en hiver.
Les escargots de Bourgogne mangent les oeufs de limaces.
Nouveau! Du camouflage chez les limaces.
Observations en cours d'un potentiel mimétisme entre les limaces et les champignons, le bois, la litière, comme les chenilles avec leurs arbres hôtes.
D'autres espèces de limaces de part le monde:
Limace de Kaputar - Triboniophorus aff. graeffei
La limace de Kaputar d'Australie est une espèce rare récemment découverte. Elle est rose fluo et de taille géante (jusqu'à 20cm). Ces limaces passent beaucoup de temps dans les hauteurs des arbres, dans des forêts d'eucalyptus, en montagne. Leur rose cerise serait de la même nuance que le feuillage d'eucalyptus en automne. Elle est carnivore et se nourrit la nuit.
Je la trouve magnifique: on dirait que son dos est l'empreinte d'une feuille.
La limace banane vit aux Etats Unis, sur la côte pacifique. Elle vit en symbiose avec les séquoias redwood. Elle mesure jusqu'à 25 cm.
limace banane - Ariolimax columbianus- Côte Pacifique d'Amérique du Nord.
Red Triangle Slug, Triboniophorus graeffii, Australie.
Athoracophorus bitentaculatus - Nord de la Nouvelle Zélande
Pseudaneitea sp, Sud de la Nouvelle Zélande.
Ibycus rachelae, Sabah, Bornéo.
Bielzia coerulans d'Europe de l'est.
On a même découvert une limace de mer capable de photosynthétiser la lumière! L'élysie émeraude est le seul animal capable de photosynthétiser la lumière.
Plante animal, animal plante... la Nature ne connaît pas de frontière. Que dire des lichens, ce micro-organismes symbiotique mi champignon, mi algue? Du comportement animal des champignons qui étonnent les mycologue et les écologues... ou de certaines orchidées sans chlorophylle et prédatrices, Des organismes colonies dans les fonds marins...
Description: Les pucerons sont de petits insectes de moins de 2 à 3 mm de long, au corps mou, souvent en forme de poire. Ils ont de longues antennes fines et au bout de l’abdomen, une paire de petites projections, appelées cornicules (qui sécrètent des phéromones avertissant les autres pucerons lors d’un danger). Leur couleur est très variable. Certains sont verts, d’autres jaunes, bleus, rouges ou noirs. Les pucerons ailés possèdent 4 ailes transparentes, posées en toit sur l’abdomen au repos, mais souvent les pucerons n’ont pas d’aile.
La plupart des jardiniers ont déjà eu à se battre contre une infestation de pucerons sur leurs fleurs, fruits ou légumes de jardin. On retrouve ces minuscules insectes agglutinés en grappes sur les plantes (en particulier sur les jeunes pousses), causant l’affaiblissement de la plante, la déformation, l’enroulement ou la chute des feuilles. De plus, les pucerons peuvent transmettre des maladies virales aux plantes par leur piqûre (avec leur rostre). C’est l’attroupement de pucerons qui est un problème, car un puceron seul sur une plante ne causerait pas de dommages importants à la plante. Par contre ces petits insectes peuvent se reproduire à une vitesse phénoménale et envahir les tiges ou les feuilles d’une très grande variété de plantes (annuelles et vivaces, arbres, arbustes et conifères) sans que l’on ne se soit aperçu de rien. Les pucerons se nourrissent de la sève en introduisant leur rostre dans le tissu des plantes. Ils peuvent s’attaquer aux tiges, aux feuilles (souvent en dessous) ou aux racines de celles-ci.
Le surplus de sève est rejeté par leur anus sous forme de dépôt collant appelé miellat. De plus, ce dépôt peut entraîner la formation d’un champignon noir appelé fumagine. Les fourmis raffolent du miellat (la reine fourmi du film « Une Vie de Bestiole, Disney/Pixar, 1998 » se promène d’ailleurs toujours avec « son » puceron, se nourrissant du miellat sécrété par son … anus). Les fourmis vont même aller jusqu'à protéger les pucerons des petits prédateurs pour s’assurer un approvisionnement continu en miellat. Heureusement, les pucerons ont plusieurs ennemis naturels, par exemple les coccinelles, chrysopes, syrphides, perce-oreilles et braconides qui réussissent, malgré la présence des fourmis, à manger ou à parasiter les pucerons. Il est donc important d’encourager leur présence dans les jardins.
Le miellat produit par les pucerons est très convoité par les fourmis, leur présence est parfois signe d’infestation de pucerons.
Si la présence des ennemis naturels n’est pas suffisante pour contrôler une infestation de pucerons, dans ce cas, vous pouvez diminuer leur nombre en coupant et en détruisant les branches très infestées. Vous pouvez également diminuer le nombre de pucerons en arrosant les plants d’un jet d’eau puissant, ou en frottant d’un linge mouillé les branches infestées (lorsqu’il y a peu de plants à traiter). En dernier recours, les savons insecticides et les huiles de dormance (voir section "méthodes de contrôle") peuvent être efficaces si les autres méthodes ont échoué. Par mesure de prévention contre l’infestation de pucerons, il est recommandé de ne pas trop fertiliser les plantes et d’éviter les fertilisants chimiques à action rapide, spécialement ceux qui sont riches en azote et qui favorisent la croissance rapide des pousses, attirant ainsi les pucerons. Une observation régulière des plantes de jardin permet une intervention rapide et pourrait prévenir les problèmes de pucerons.
Les pucerons sont de petits insectes vivant en colonie et suçant la sève sur les tiges et les feuilles (et parfois les racines) de diverses plantes. Leur couleur est variable. Photo de gauche : les pucerons sont jaunes; photo du centre: les pucerons sont bleus; photo de droite: les pucerons sont verts.
Le cycle de vie des pucerons est plutôt compliqué: il y a plusieurs générations par été, lesquelles sont formées de pucerons sans aile (aptères) ou ailés, ces derniers étant capables de migrer. Les pucerons ailés sont produits lorsque les individus d’une colonie deviennent trop nombreux (ils peuvent alors migrer sur différentes plantes hôtes) et lorsqu’il est temps de revenir à la plante hôte initiale (là où il y aura accouplement et ponte des œufs), vers la fin de l’été.
Heureusement, les pucerons ont de nombreux prédateurs. Ici, on aperçoit une coccinelle dévorant des pucerons comme si elle pigeait dans un plat de bonbons. Les coccinelles adultes et leurs larves sont d’excellents prédateurs de pucerons.
Doryphores
Ceux et celles qui me suivent régulièrement connaissent ma réticence à tuer un insecte ou autre animal, et ce quelque soit son degré de “nuisibilité”.
Il a toutefois un insecte pour lequel je déroge sans scrupule à cette règle : le doryphore. Et ce pour 3 raisons…
Pourquoi combattre les doryphores ?
Le doryphore n’est pas indigène dans nos contrées mais est arrivé de manière accidentelle et, de ce fait, a peu de prédateurs naturels ;
Les doryphores, ou plus particulièrement leurs larves, peuvent totalement détruire une plantation de pommes de terre ou d’aubergines en très peu de temps.
La destruction des doryphores est légalement obligatoire !
Mieux connaître le doryphore pour le combattre plus efficacement
Désolé petit doryphore, il ne te reste que quelques secondes à vivre…
Originaire d’Amérique et importé accidentellement en Europe dans les années 1920, le doryphore est un coléoptère mesurant environ 10 mm à l’âge adulte.
Il se nourrit exclusivement de plantes de la famille des solanacées (en particulier les pommes de terre et les aubergines) dont il dévore les feuilles. Les larves sont particulièrement voraces et peuvent ravager une culture de pommes de terre en très peu de temps.
Les populations de doryphores peuvent devenir très importantes lors de printemps particulièrement chauds (il ne devait donc pas y avoir trop de problème cette année !).
L’adulte passe l’hiver enfoui dans le sol pour sortir au printemps et pondre (sous les feuilles) 1 ou 2 semaines plus tard. Les larves éclosent environ 1 semaine après la ponte. Elles muent et se nymphosent ensuite dans le sol pour ressortir au printemps suivant (il arrive également qu’une seconde génération apparaisse lors de l’été).
Comment se débarrasser des doryphores ?
La coccinelle se délecte des larves de doryphores
Une biodiversité importante permettra de limiter la prolifération des doryphores, notamment grâce à la présence de certains prédateurs (coccinelles, carabes, oiseaux…). Mais, ce n’est malheureusement pas toujours suffisant…
Voyons donc les principales techniques de lutte biologique…(Il est bien sûr possible de combiner ces méthodes).
Les poules
Vous avez des poules ? Lâchez-les au potager avant la mise en place des cultures. Elles graterons le sol à la recherche de nourriture. Les doryphores seront ainsi en grande partie éliminés.
Les associations
Certaines plantes (tanaisie, lin, haricots, souci, ricin*, ail ou encore raifort…) ont pour réputation de tenir les doryphores éloignés et peuvent donc être cultivées en association avec les pommes de terre et les aubergines.
Aurélien signale également l’association avec le pois comme étant scientifiquement validée…à tester donc !
*Quand j’ai débuté, j’utilisais du tourteau de ricin comme fertilisant et n’avais alors aucun problème de doryphore, mais j’ai abandonné cet engrais organique du fait de sa toxicité pour les mammifères).
Les insecticides biologiques
Larve de doryphore en plein repas…
Les insecticides à base de pyrèthre détruisent les adultes, mais ils ne sont pas sans conséquence sur la vie animale…Pour ma part, je me refuse complètement à les utiliser.
Les larves peuvent quant à elles être détruites par un Baccilius Thurengiensis spécifique pour les doryphores (BT Novodor pour les professionnels). Il m’est arrivé, par le passé, d’en pulvériser (avec succès) sur mes pommes de terre en situation particulièrement critique.
Les BT étant sensible aux ultra-violets, les traitements doivent être effectués en fin de journée.
Le ramassage manuel
Tous les matins, je fais le tour de mes plantations de pommes de terre (environ 2000 m2 cette année…) et d’aubergines détruisant systématiquement les doryphores adultes et les éventuelles larves s’y trouvant (je les écrase à la main, laissant leurs cadavres sur place et espérant ainsi traumatiser leurs congénères…ce n’est pas très ragoutant, aussi ma fille préfère quant à elle les récolter dans un petit récipient et aller ensuite les noyer).
Mais surtout, lorsque je vois un adulte, et à fortiori des larves (l’éclosion a alors commencée et il faut agir dans les plus brefs délais), je retourne les feuilles alentour à la recherche de pontes (attention à ne pas les confondre avec les pontes de coccinelles, assez semblables). Et si je vois des œufs, je les détruits également (en frottant énergiquement la feuille).
Oeufs de doryphore sous une feuille de pommes de terre – Source : http://www.prisme.ca/pomme_de_terre_doryphore.asp#nogo
Oeufs de coccinelles – Source : http://trebla-mountain.pagesperso-orange.fr/Pages%20animaux/Insectes/coccinelle.htm
Notons également que les larves de doryphores tombées au sol sont incapables de remonter sur le feuillage. On peut donc secouer les pieds de pommes de terre envahis pour les débarrasser de ces visiteurs indésirables.
Si l’on s’y prend suffisamment tôt, on arrive ainsi à maîtriser le développement de colonies de doryphores. Mais il est impératif d’être assidu (au moins une fois par jour) à cette “chasse”, en particulier dès le début de la culture, la prolifération étant très rapide.
Une guêpe me donne un petit coup de main dans la chasse aux doryphores…
Et vous, comment réagissez-vous face à une attaque de doryphore ? Connaissez-vous d’autres techniques naturelles efficaces ?
Le carpocapse des pommes est un papillon de la famille des tordeuses. D'assez petite taille, 15 à 22 mm. Il décolle au crépuscule quand la température atteint 16 °C (mai à septembre) et pond sur les feuilles, les tiges ou l'œil des fleurs fécondées. La larve pénètre souvent dans le fruit par l'œil mais pas toujours. La première génération n'est pas la plus dangereuse. La deuxième génération apparaît en août. Les femelles pondent sur les fruits sains et la chenille pénètre par un point quelconque. Elle affectionne particulièrement les pépins. Le trou de sortie de la larve se remarque par l'accumulation de déjections.
À maturité, elle quitte sa plante hôte. Soit elle rejoint le sol et se cache dans quelque trou, soit elle reste sur l'arbre et se réfugie dans une anfractuosité de l'écorce, et dans les deux cas, elle se nymphose dans un cocon blanchâtre pour attendre le printemps suivant.
Les bandes
Il est possible d'installer des bandes pièges (carton ondulé) d'une vingtaine de centimètres de large sur les troncs et les branches (grosses branches charpentières) des pommiers. Ces bandes capturent les larves de carpocapses qui cherchent un abri pour se métamorphoser. Il faut installer les bandes dès le mois de mai et les ouvrir régulièrement pendant l'été (juin, juillet, août) pour tuer les larves qui s'y sont cachées. Attention, ces bandes cartonnées servent également d'abris pour des insectes (perce-oreille, punaise de la famille des Miridae) et des araignées auxiliaires utiles qui consomment les œufs et larves de carpocapse dans le feuillage. Il ne faut donc pas brûler les bandes cartonnées, mais faire tomber les auxiliaires et larves en secouant la bande au dessus d'un saladier afin de laisser les auxiliaires recoloniser le pommier, et tuer les larves de carpocapse[2].
Les pièges à phéromones disponibles dans le commerce attirent les carpocapses mâles sur des plaques engluées. Ces pièges peuvent être utilisés pour limiter la population de papillons présente dans le verger. Il est conseillé de coupler l'installation de ces pièges avec un autre moyen de lutte, comme les bandes pièges par exemple.
Dans le même genre de lutte, il existe des diffuseurs d'hormones (ECOPOM, Isomate OFM ou Ginko). C'est un moyen de lutte biologique destiné aux professionnels puisque son efficacité repose sur le nombre de diffuseurs posés par rapport à une surface (on parle de 400 à 1 000 diffuseurs/ hectare). Les diffuseurs ressemblent à des fils de fer de petite taille recouverts de plastique imprégné d'hormone sexuelle femelle des carpocapses. Placée dans les arbres, la phéromone se diffuse dans l'air, désorientant les mâles qui s'épuisent à trouver les femelles. En grande majorité, les mâles meurent avant d'avoir pu s'accoupler et féconder les femelles.
Des insecticides biologiques sont également disponibles, les plus efficaces (car les plus sélectifs) sont les produits à base de virus de la granulose (carpovirusine) qui, s'ils sont pulvérisés au bon moment, peuvent limiter fortement les populations de carpocapses en place.
Diffusion d'insectes stériles
Le « Programme de la libération intentionnelle d'insectes stériles » (Sterile Insect Release (SIR) Program) a encouragé l'expansion de la production de pommes biologiques en contrôlant avec succès les populations du carpocapse de la pomme dans les principales régions de culture de la pomme en Colombie-Britannique[3].
Installation de prédateurs
Enfin, la pose de nichoirs pour favoriser la présence d'oiseaux insectivores dans le verger permet de réduire les populations de carpocapses. Parmi les espèces à favoriser, on trouve la mésange bleue et la mésange charbonnière, mais également la plupart des chauves-souris telles que pipistrelle ou oreillard qui consomment de grandes quantités de larves ou de papillons.
Bon à savoir : le forficule (ou perce-oreille) et de nombreuses araignées chasseuses sont des prédateurs des œufs et larves du carpocapse[2].
Les nématodes
Des nématodes Steinernema feltiae prédateurs des stades hivernants du carpocapse au sol, peuvent être achetés et pulvérisés sur le tronc et au pied de votre pommier. Si les conditions d'humidité et de température sont favorables, ces nématodes peuvent normalement élire résidence dans votre jardin et réaliser un contrôle sur le long terme des populations de carpocapse.
Le sucre
La pulvérisation de sucres (fructose et saccharose) à très faibles doses (1 à 10 g pour 100 litres d'eau) protège les arbres et légumes contre bien des agressions. C’est ce que montrent les travaux de Sylvie Derridj (Inra de Versailles) exposés les 8 et 9 décembre 2009 à Paris, lors des journées techniques nationales consacrées aux fruits et légumes bio.
Le saccharose peut réduire jusqu’à 40 % les dégâts dus au carpocapse en verger[4].
Les abeilles sauvages, les pollinisateurs oubliés
Qui dit abeilles, dit pour la grande majorité de la population: miel. Par la force des choses, ces idées sont associées à nos abeilles à miel, domestiquées depuis des siècles. Même lorsque nous parlons d’abeilles sauvages, la plupart du temps, on suppose qu’il est alors question d’abeilles à miel redevenues sauvages. Qu’il y eût cependant en Suisse, aux côtés de la seule abeille à miel, plus de 600 autres espèces d’abeilles (qui ne produisent d’ailleurs pas de miel!), seuls les amateurs aguerris d’insectes en avaient connaissance. Savoir que ces infatigables travailleurs sont responsables d’une grande part de la pollinisation de nos cultures et de nos plantes sauvages est d’autant plus surprenant.
La diversité des abeilles sauvages
À l’échelle du monde, plus de 17 000 espèces d’abeilles sauvages différentes ont été recensées, une tendance en hausse constante. En comparaison, les mammifères comptent tout juste 5 500 espèces. En Suisse, on a démontré l’existence de 614 espèces différentes d’abeilles sauvages. Des abeilles mellifères sociables jusqu’aux abeilles maçonnes vivant en solitaire, il y a toute une gamme de possibilités du vivre ensemble. Il n’existe pas UNE abeille sauvage. La plus petite abeille de Suisse est, avec ses 3 mm environ, l’abeille des steppes (Nomioides minutissimus), et la plus grande est, avec ses 3,5 cm, la reine des bourdons terrestres.
La grande part des abeilles sauvages niche dans le sol, en suivant la forme des cavités. D’autres espèces construisent leur nid au cœur des branches, dans du bois pourri ou encore dans des coquilles d’escargot abandonnées.
Pour un coup d’œil plus détaillé dans le monde fascinant et divers des abeilles sauvages, nous vous invitons à consulter la page du spécialiste des abeilles sauvages Paul Westrich: www.wildbienen.info.
La moitié des abeilles sauvages suisses est menacée!
La plupart des abeilles sauvages a besoin à la fois d’une offre de fleurs bien spécifique et de lieux de nidifications appropriés. En raison de l’urbanisation et de l’intensification de l’économie rurale, ces habitats deviennent toujours plus rares et de plus en plus séparés les uns des autres, de sorte que les abeilles sauvages trouvent de moins en moins de surfaces appropriées à l’élevage de leurs couvées. Ce n’est pas un hasard que, à l’heure actuelle, près de la moitié des abeilles sauvages de Suisse sont menacées et figurent sur la liste rouge.
Comment puis-je favoriser un espace de colonisation pour les abeilles sauvages?
Les abeilles sauvages ont besoin d’une offre continue en fleurs tout au long de l’année, et nécessitent par ailleurs de grandes quantités de pollen en vue de l’alimentation de leur progéniture. En semant les bonnes fleurs et les bonnes plantes, vous pouvez apporter une contribution importante au soutien de ces animaux précieux. En leur offrant en plus une maisonnette pour abeilles sauvages et avant tout une structure naturelle de nidification telle que des surfaces à découvert au sol, des branches moelleuses, des murs secs, ou du bois pourri, vous pouvez ainsi mettre davantage de ressources à la disposition des abeilles.
Les abeilles maçonnes
Le cycle de vie des abeilles maçonnes
Les abeilles maçonnes sont des abeilles sauvages qui vivent en solitaire. Contrairement aux abeilles mellifères, les abeilles maçonnes ne vivent pas dans un état, n’ont pas de reine, pas d’ouvrières, pas de gâteau de cire et elles ne produisent pas de miel.
Après s’être accouplée à un mâle, chaque femelle construit son propre nid, par exemple dans une petite branche de bambou. Chaque alvéole d’incubation sera approvisionnée en pollen et nectar. Sur ce mélange, la femelle pond un œuf unique. Les alvéoles d’incubation sont scellées par un mince mur de terre glaise. Ce mur forme le sol pour la prochaine alvéole d’incubation. Les abeilles maçonnes emplissent les alvéoles d’incubation jusqu’à ce que le nid soit plein. Finalement, le nid est scellé par un épais bouchon de terre glaise. Les abeilles adultes meurent de manière naturelle, après environ deux mois de temps de vol.
Dans les nids, la prochaine génération d’abeilles maçonnes grandit déjà. Des larves éclosent des œufs. Elles se nourrissent grâce à la réserve de pollen et de nectar, réserve que l’on appelle pain de pollen. Lorsque les larves sont rassasiées, elles tissent un cocon dans lequel elles se transforment en chrysalide. Tard dans l’été, elles achèvent leur métamorphose et se transforment en abeilles. Enfermées dans leur cocon, les abeilles hibernent et ne s’en extraient qu’au printemps suivant. Alors le cycle recommence.
La propagation des abeilles maçonnes
L’abeille maçonne cornue (Osmia cornuta) est une espèce d’abeille sauvage indigène très répandue, que l’on trouve principalement dans les villages et dans les villes, et que l’on peut donc espérer rencontrer couramment dans ces endroits. L’abeille maçonne cornue, dont l’éclosion est l’une des plus hâtives au printemps, sort de son cocon dès les premiers jours chauds de mars. Elle est ensuite active jusqu’à la mi-mai, environ.
Une espèce voisine de l’abeille maçonne cornue, l’abeille maçonne rouge (Osmia bicornis), est encore plus courante et requiert un habitat similaire à celui de son espèce sœur cornue. Les abeilles maçonnes rouges ne prolifèrent qu’en avril et leur temps d’activité s’étend jusqu’à la fin du mois de juin.
Les abeilles maçonnes sont tout à fait inoffensives
Les abeilles maçonnes, contrairement aux abeilles mellifères, ne sont pas agressives en général. On peut s’approcher de leurs nids et observer les animaux de très près sans danger. Les femelles possèdent bien un tout petit dard, mais elles ne l’emploient pratiquement jamais. Il faudrait vraiment leur forcer la main pour risquer d’être piqué. Contrairement aux piqûres d’abeilles mellifères ou de guêpe, la piqûre d’une abeille maçonne est à peine douloureuse, si elle devait toutefois se produire. Les abeilles maçonnes ne sont par ailleurs jamais attirées par la nourriture ou des boissons sucrées.
Portrait des abeilles sauvages
Osmie rousse
L’osmie rousse (Osmia bicornis) est rare en pleine nature et affectionne tout particulièrement les jardins des zones urbanisées où on la rencontre fréquemment. Active dès le début du printemps, on peut l’observer à partir du mois de mars. Sa résistance au froid et sa prédilection pour les rosacées en font également, comme pour l’osmie cornue, une pollinisatrice très efficace des arbres fruitiers et des arbustes à baies.
L’osmie cornue (Osmia cornuta) est l’une des espèces que l’on observe le plus fréquemment dans les aides à la nidification. Elle est présente dans toute la Suisse. Quand le printemps est précoce, on peut observer les premiers mâles de cette espèce dès la fin février. L’osmie cornue est l’incontestable championne de la pollinisation parmi toutes les espèces d’abeille présentes en Europe et donc un auxiliaire intéressant dans la production fruitière.
L’osmie des vélars (Osmia brevicornis) est plutôt rare et elle est souvent confondue avec l’osmie bleu acier. Elle est la seule espèce d’abeille sauvage qui, lors de la nidification, renonce aux cloisons des cellules. Elle remplit le petit tube avec un mélange de pollen et de nectar et dépose ses œufs en ménageant de petits espaces entre eux.
Cette espèce d’abeille sauvage est fréquente et répandue dans toute la Suisse. En outre, il s’agit d’une des rares espèces qui peut être observées du printemps à l’automne dans les aides à la nidification de par la présence de deux générations par an.
Strictement spécialisée dans la vipérine commune, l’osmie crochue (Hoplitis adunca) est tributaire de la présence de cette plante. Ceux qui souhaitent l’observer devraient donc impérativement veiller à disposer de suffisamment de vipérine. Quand les journées sont douces, cette abeille maçonne se déplace très rapidement et collecte pollen et nectar à un rythme soutenu.
L’osmie leaiana (Osmia leaiana) était autrefois très fréquente en Suisse. Cependant, en raison de la disparition des plantes constituant sa principale nourriture – tant dans les zones agricoles que les zones urbanisées – l’espèce est désormais devenue rare.
Importée d’Amérique, cette espèce de guêpe n’est présente en Suisse que depuis les années 60. Aujourd’hui, elle est largement répandue et peut être observée de plus en plus souvent dans les aides à la nidification. Avec un peu de chance et de patience, on peut l’observer en train de collecter des brins de paille à proximité de son nid.
Comme son nom l’indique, l’abeille cotonnière (Anthidium manicatum) utilise une fibre végétale comparable au coton comme matériau de construction pour son nid. Elle la récolte sur les feuilles et les tiges de plantes très poilues, telles que l’épiaire laineuse, le chardon aux ânes ou la molène. Le mâle est intéressant à observer car il affiche un comportement territorial très marqué où se trouvent ses plantes de prédilection.
En quelques secondes, l’abeille coupeuse de feuille (Megachile willughbiella) découpe dans une feuille un morceau pouvant atteindre 2 cm, puis s’envole vers son nid, le morceau entre les pattes. Ensuite, elle transforme avec art ces morceaux de feuilles en cellules de couvain dans lesquelles elle dépose le pollen et le nectar. Plus de 20 espèces de ce genre sont connues en Suisse, on en observe peu dans les ruches pour l’aide à la nidification.
Le chélostome des campanules (Chlostoma rapunculi) est largement répandu où poussent des campanules. C’est un spécialiste rigoureux (oligolectique): qui récolte exclusivement le pollen sur ces plantes, p. ex. sur les campanules à feuilles de pêcher ou les campanules gantelées
L’heriades truncorum est très présente en Suisse et on peut la trouver dans de nombreux jardins. L’observateur attentif peut distinguer les mouvements de va et vient qu’elle effectue pour collecter le pollen avec sa brosse ventrale. Pour la nidification, elle a une préférence pour les espaces creux de 3 à 4 mm de diamètre.
L’abeille masquée (Hylaeus communis) passe quasiment inaperçue et, vu sa petite taille, elle n’est souvent pas perçue comme une abeille. Pendant la période de reproduction, on peut observer le mâle qui défend un tout petit territoire souvent composé d’une seule et unique fleur. Les combats entre mâles rivaux ne sont pas rares. Contrairement à d’autres abeilles, l’abeille masquée ne transporte pas le pollen sur un duvet, mais l’avale et le transporte dans un goitre spécifique.
Le gendarme (Pyrrhocoris apterus), l'insecte le plus inoffensif
Le gendarme (Pyrrhocoris apterus), l'insecte le plus inoffensif
Tout le monde connait les gendarmes, notamment les enfants qui les observent souvent, y compris en classe d'école primaire, afin d'étudier le comportement de ces insectes. Il vit dans les régions à climat tempéré comme c'est le cas en Europe et autour du bassin méditerranéen, mais il ne s'aventure pas en montagne.
Le gendarme ou pyrrhocore
De son nom scientifique Pyrrhocoris apterus (signifiant en grec feu et punaise), le pyrrhocore a plusieurs noms familiers : "gendarme", bien sûr, mais aussi "suisse", "soldat", parce que ses couleurs rouge et noir rappellent celles des uniformes de gendarmes et gardes d'autrefois, ou encore "punaise rouge", "punaise au corps de feu", "cherche-midi", ces noms s'expliquant par sa recherche constante d'une bonne exposition au soleil.
Le gendarme mesure autour d'un centimètre de long, c'est la punaise d'Europe la plus répandue et la plus commune, mais sans odeur. Cet insecte, comme toutes les punaises, est hémiptère hétéroptère c'est à dire qu'il a un appareil buccal de type piqueur-suceur, deux paires d'ailes (les postérieures membraneuses et les antérieures partiellement cornées), et de longues antennes. Cependant, beaucoup de pyrrhocores n'ont pas d'ailes ou n'en ont que de très courtes, ce qui fait qu'ils ne volent pas.
Les dessins rouge et noir que le gendarme arbore sur le dos ne sont pas des maquillages de type aborigènes ni des masques africains même s'ils y font penser, mais ils auraient quand même une vocation aposématique précise : celle d'effrayer ses prédateurs. Toutefois, il faut savoir que tous les gendarmes ne portent pas tous le même uniforme : plus il fait chaud, plus le noir sera important.
Vous aurez du mal à voir les oeufs pondus par la femelle gendarme (une soixantaine !) qui sont noirs et enfouis dans un peu de terre ou de feuilles mais vous pouvez peut-être apercevoir les larves rouge orangé qui éclosent en mai puis hiberneront avant de ressortir à l'état adulte dès l'apparition des premiers rayons de soleil.
Le gendarme n'est pas un ennemi du jardin
Le pyrrhocore est un insecte grégaire, dont le rassemblement qu'il produit est parfois très impressionnant particulièrement sur les troncs d'arbres ou autour des tilleuls et hibiscus, végétaux qu'il affectionne particulièrement puisqu'il se nourrit, entre autres, de leurs graines et sucs ainsi que de ceux des roses trémières notamment. Il mange aussi d'autres insectes (morts ou vivants) ainsi que leurs oeufs, il est donc bon pour votre jardin.
Ne tentez pas d'éradiquer ses larves ou les insectes si vous les voyez en colonie dans votre jardin, ils n'en sont pas des ravageurs.