Chaque année, on célèbre le pardon de Saint-Guénaël le premier dimanche de septembre. Replongeons-nous dans l'histoire de ce saint breton.
Protection des marins pêcheurs
Chaque premier dimanche de septembre,la petite chapelle de Saint-Guénaël ouvre ses portes pour le traditionnel pardon. La célébration est accompagnée d'une procession portant la statue qui part de la chapelle pour aller jusqu'à la fontaine située sur les rives du Blavet.
« Lors de ce pardon, on invoque la protection des marins pêcheurs, explique Claude Le Colleter, historien local, membre du groupe Histoire et patrimoine. Le lien avec Groix existait encore il y a quelques décennies et des pèlerins venaient de l'île. » Les fidèles se rendaientainsi en procession à la fontaine et les personnes souffrant de maladies des yeux soulageaient leurs maux en prenant de l'eau salée dans les cupules de la pierre sacrée, une ancienne meule située à proximité. « C'est resté dans les traditions », ajoute l'historien.
Chapelle, cloches et stèle
En ce qui concerne la chapelle, elle a été remaniée au XXe siècle. « On devine encore des éléments, encadrements d'ouvertures datant des XVe et XVIe siècles, explique Claude Le Colleter. La cloche de la chapelle porte l'inscription Tadperon (parrain) Loeiz Herrieu du nom du barde local Louis Henrio (1879-1953) qui constitua au début du XXe siècle un important collectage de chansons bretonnes du Pays vannetais. »
Plus loin, à Kervanguen, village proche de Malachappe, on retrouve une stèle à épigraphe carolingienne qui porte l'inscription Crox in fil Ramlio. « On peut supposer que c'est une allusion au père de saint Guénaël, Romulius, et qu'elle constituait une limite de propriété du domaine ecclésiastique à l'époque du Moyen Âge. »
Qui est saint Guénaël ?
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Saint Guénaël a fondé son monastère à Caudan, aujourd'hui Lanester. « Il semble selon La Borderie, historien du XIXe siècle, que ce monastère fut créé vers 578, reprend l'historien. Saint Guénaël, forme latine Guénailus, forme bretonne Winhaël, est né à Lanrivoaré (29). Il était le fils d'un notable romain répondant au nom de Romulius et de son épouse Laëtitia. Il devint disciple du saint Guénolé de Landévennec. Instruit, il installa son monastère après un séjour sur les îles britanniques. »
D'abord très modeste, le premier bâtiment fut réaménagé sous le règne de Nominoë puis détruit par les Vikings lors des invasions scandinaves du Xe siècle, vers 930. Les ruines furent cédées à l'abbaye de Saint-Gildas-de-Rhuys.
Succession de prieurs
Quelques moines vivant en groupe vont peupler le monastère à partir du XIe siècle. « On peut lire dans le bulletin de la société Polymathique de Vannes de 1904, que près de la chapelle, il existait une maison prieurale avec jardin et dépendances directes », indique Claude Le Colleter.
A l'époque, le prieur percevait des revenus sur les terres avoisinantes ainsi que sur l'île de Groix. « Au XVIe siècle, il ne reste plus grand monde à part le prieur en place. Il est alors obligé de payer des taxes et doit vendre des terres. »
Les prieurs successifs seront Jean Guégan, René Baellec en 1567, Mathieu de Vauchelles en 1605, André Carré en 1609, Jacques Morin en 1616 qui sera remplacé par Jean Bigarré.
Au XVIIIe siècle, on pouvait encore voir la maison prieurale et les cellules, petites loges de prière, du saint et de ses compagnons.